Ultra des coursières 2013 : Comment je suis devenu « centbornard »

Ultra des coursières – Saint-Martin-en-haut – 11 mai 2013

L’alimentation
0n en revient toujours au même sujet. Quand les copains m’ont rejoint à 3km de l’arrivée, on en a tout de suite parlé avec Philippe : l’alimentation, c’est la base de l’ultra et surtout de l’ultra réussi sans galère…c’est peut-être encore plus vrai pour moi.
Sur cette course, j’ai été plusieurs fois à 2 doigts de la catastrophe habituelle où je débranche complètement.
J’ai eu la chance de sentir venir à chaque fois cette petite sensation de faim ou de soif et d’y répondre aussitôt. J’y reviendrai dans le paragraphe du matos mais je suis sûr qu’avec ma « poche à eau version 2012 », ça ne l’aurait pas fait comme avec mes « bidons version 2013 ».
Par contre, je pense que je peux encore faire bien mieux en anticipant plus. Sur la première moitié de course, ça reste assez facilement gérable car on a encore de la réserve et fonctionner en réaction est possible.
Mais c’est jouer avec le feu que le faire quand les réserves sont quasiment vides.
J’ai trouvé une analogie qui est ce qu’elle est mais bon…
C’est donc un peu comme si j’avais prévu un voyage de 1000km en voiture : j’ai fait le plein avant de partir en sachant que je n’ai que 600km d’autonomie.
Au lieu de m’arrêter refaire le plein au bout de 500km, j’ai attendu que la jauge s’allume : je n’ai alors remis que 5l de gasoil (vu que je suis un diesel) et ai à nouveau allumé la jauge 50km plus loin (oui, je sais, je consomme beaucoup).
J’ai ralenti pour ne pas trop consommer mais j’ai eu de la chance car tous les 50km, j’ai trouvé une station-service pour continuer…sinon, c’était la panne sèche.
Au final, je perd un peu de temps en m’arrêtant 5-6 fois faire mes mises à niveau mais pas de réservoir complètement vide.
J’avais donc décidé de m’alimenter avec le sirop de menthe et la nourriture présents sur les ravitos, avec de la caloreen + sel préparée en doses individuelles et avec quelques barres de céréales « de secours ».
A partir du grand mazel (km68), j’ai opté pour un mélange coca-eau à la place de la caloreen : aller vers la simplicité de remplissage au détriment de ce que j’avais prévu.
Pour la quantité liquide, j’avais une capacité de 1,4l, suffisante au vu de la météo pas caniculaire et de l’espacement des ravitos.
Concernant le solide, j’ai encore une fois eu trop peu d’appétit et comme je le disais plus haut, quand on n’a plus le choix et/ou qu’on a faim, c’est presque trop tard car l’hypoglycémie dégoute un peu de la nourriture.
L’année dernière, j’avais fait un bout de chemin avec un V3 expérimenté qui connaissait très bien Werner Schweizer : il mangeait des petits sandwiches que sa femme lui avait fait en me disant que c’est Werner qui lui avait dit qu’il fallait toujours manger dès le départ et régulièrement sur un ultra.

Astuce à renouveler par contre : le petit sac à provisions, éventuellement 2, 1 pour le sucré et 1 pour le salé.
Au ravito, on rempli le liquide et on pioche sur les tables le solide qu’on met dans le sac : ça permet de manger tranquillement en continuant à avancer plutôt que d’essayer de se baffrer sur place le plus vite possible.

le matos.
Après 2-3 ans de poche à eau avec 1 seule réussite (lien STL 2011) pour un nombre de déshydratations…ben, le reste des courses, j’ai décidé en fin d’été 2012 de tenter l’option « bidons ».
Au 1er abord, les bidons et leur utilisation font un peu archaïque : on a forcément 1 ou 2 protubérances quelque part à la ceinture ou sur la poitrine quand c’est pas avec 1 pipette qui chatouille les narines.
Ça semble en tous cas moins ergonomique et confortable qu’une poche bien intégrée et plaquées dans le dos.
Mais j’ai le sentiment que d’une utilisation en voie de disparition (les bidons), de plus en plus de pratiquants y reviennent.
D’une part, les fabricants ont proposé des sacs avec d’abord des poches polyvalentes sur les bretelles qui ont servi à mettre de petites bouteilles mais qui sont de plus en plus destinées aux bouteilles ou bidons (voire flasques souples) maintenant.
D’autre part, je ne suis pas le seul à trouver des contraintes avec la poche : enlever le sac, sortir la poche, la vider si on a un dosage préparé, mettre la poudre avant l’eau ou après l’eau…ou un peu d’eau avant et le reste après…et le moins possible à côté, essayer d’enlever les grumeaux, vider le sac pour remettre la poche dedans, remettre le contenu du sac, remettre le sac sur le dos…et ça, c’est quand tout se passe bien !!
Tout ça pour dire que je suis parti à la chasse au sac porte-bidons il y a quelques mois.
Je me suis fait des nœuds au cerveau à comparer les sacs, leur contenance, leur prix, leur réelle efficacité pour tenir correctement les bidons sans ballotements.
Finalement, un jour où je passe voir au vieux campeur ce qu’ils ont à essayer, je suis à 2 doigts de faire demi-tour direct car il n’y a quasi rien à part 1 lafuma déjà essayé mais pas compatible avec les bidons, les salomon trop chers et les raidlights endurance (pas adapté pour 2 bidons) et olmo 5l (trop petit) que je n’ai pas trouvé ergonomiques visuellement.
Par dépit, j’essaye quand même le olmo 5l et contre toute attente, je le trouve bien posé une fois réglé…
Quelques semaines plus tard, j’en achète un d’occasion… »pour voir »…
Et ça se confirme, il me convient très bien !! Il est léger et se fait oublier mais surtout, les bidons ne bougent pas d’un poil et ne déséquilibrent pas le sac même pleins.

olmo
Au fur et à mesure des essais, je customise avec des petites poches et un élastique pour fixer les bâtons en travers en bas du sac.
Les bâtons justement, j’ai troqué mes D4 « raid team » télescopiques 2 brins contre des black diamond « distance » en alu pliables 3 brins. Ils ne font que 40cm une fois pliés et peuvent donc se mettre en travers.

blackdiamond
Pour les bidons, j’ai acheté des 750ml B-Twin (D4) qui sont impeccables dans les poches du sac. Pas de fuite à déclarer non plus.
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Je n’ai pas repris des raidlight puisque je ne souhaite pas utiliser les fameuses pipettes chatouilleuses de narines…

Côté chaussures, j’écarte les lafuma goretex lors de la dernière sortie longue par crainte d’ampoules et joue la sécurité : je ferai la 1ère moitié avec les montrail badrock utilisées pour la dernière saintélyon.
badrock
Et pour faire les 50 derniers km, je mettrai les « pantoufles » montrail sabino, pas très dynamiques, avec un maintien latéral moyen mais larges et très confortables.
sabino
je choisi de ne pas mettre de guêtres, le temps est prévu quasi sec et les chemins semblent avoir supporté les dernières pluies.

La préparation
Depuis quelques semaines, je me paye les services d’un coach…enfin disons que bénévolement, un « coach » s’est proposé pour me concocter un plan d’entrainement plus organisé que ce que je faisais jusque là.
Les points principaux sont un découpage plus marqué entre les types de séances : finis les 90% d’entrainements sur 10km à 80-85% de FCM et une sortie longue de temps en temps.
Forcément, pour faire une course d’endurance, c’est logique de travailler…l’endurance…Facile à dire mais quand on fait toujours les même circuits, c’est toujours tentant de « s’auto-tirer » la bourre pour battre son propre record du monde de son circuit…c’est nul mais ça rassure sur sa progression.
Du coup, ça fait un gros changement…maintenant, on doit se rapprocher de 70% de séances à 70-75%, ce qui change tout !!!
J’ai l’impression de me trainer mais le but est de faire baisser progressivement la FC pour un même effort.
On ajoute un soupçons de fractions « à fond les ballons » pour nettoyer les pistons et pour compléter le tout, des sorties longues ou journées chargées (3 entrainements quotidiens) regroupées en « paquet » pour faire des sortes de WE choc.
Globalement, ça me fait un poil augmenter mon kilométrage mais ça change mon état général, probablement moins fatigué physiquement et moins de lassitude aussi.
L’autre point important de la préparation est d’intégrer qu’il faut que j’arrête de me griller en 2km au début d’une course (même si je me sens super bien) et de finir les 50km restants à l’agonie.
Du coup, pour les coursières, j’ai un plan de route à 145bpm à ne pas dépasser (j’ai le droit d’aller à fond la dernière heure !!)…autant dire que c’est très difficile pour mon cœur, habitué à naviguer autour de 160-170 en course.(max à quasi 190).
Mon « coach » a prévu que je parte du fond de peloton, que je commence à rattraper du monde vers le 10ème km, que je fasse le yoyo avec certains concurrents jusqu’au 30ème et que je fasse pacman jusqu’à la fin.
Autre élément de la préparation, un roadbook avec quelques temps de passage, calculé sur une base de 7km/h en 15h. Ces 15h me semblent une bonne estimation après avoir épluché les résultats des dernières années et en me situant par rapport à quelques personnes avec qui j’ai pu me comparer. Je pense éventuellement pouvoir faire 14h30 si ça se passe bien mais pas beaucoup moins…
J’ai appliqué un coefficient de fatigue de 80%, ce qui m’ajuste les temps de passage en fonction d’une baisse physique inévitable.
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La course
Après une mauvaise nuit, due comme souvent avant une course à un léger stress et à la sieste de l’AM précédente, le réveil n’a pas le temps de sonner à 4h, je suis déjà réveillé.
Je me lève donc avec la tête de travers, je déjeune de la « bouillasse », nom local donné à la crème déjeuner d’aroche agrémentée au lait de soja-vanille.
Une banane, du jambon, 1 ou 2 tartines, quelques petits gâteaux-déj et de la saint-yorre.
Je me mets en tenue, de la crème anti-frottements sur les pieds, je fais le check-up du sac, prépare un sac tout prêt pour l’après-course et la douche et en route pour saint-martin.
J’y arrive en moins de 25 minutes, un vrai privilège d’avoir un ultra si proche de la maison.
Il est 5h15 et après m’être garé juste en face de la salle, je découvre l’ambiance intime d’avant-course…moins de 100 participants…(désolé pour le coupage de petit_merou au 1er plan)
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(cliquer pour agrandir)

Et y’a quand même Julien Chorier qui est là, souriant, à 5h du mat’ à Saint-martin-en-haut !!! J’aime pas déranger les gens un peu connus mais j’aurais peut-être dû lui demander une petite photo…quoique si 100 personnes lui demandent, ça peut être pénible…enfin bon…
Je finis de me préparer en discutant avec Pierre (patrovite) et petit_merou, dépose une sac pour la mi-course.
Il est déjà temps d’aller sur la ligne de départ : le jour se lève pile-poil, il n’y aura pas besoin de sortir la frontale. La température est fraîche, peut-être 6-7°C mais pas de pluie, c’est quand même exceptionnel en ce moment !!!

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Le premier départ est le bon, je pars avec une 20aine de personnes derrière moi au maximum, donc a priori 70 devant…je marche tout de suite dans la 1ère montée après 10 secondes de course.
Pierre part tout de suite devant en marchant très vite. Je navigue dans les parages de petit_merou qui s’arrête de courir dès que ça monte, même légèrement…

Je sais qu’il finira bien loin devant moi (12h57 l’année dernière) mais son rythme du début me semble pas trop mal. En fait, il court plus vite que moi sur les relances et il s’échappe aussi rapidement.

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(Michel avec le sac salomon jaune devant – km2-3 environ)

Je fais alors un bout de chemin avec Michel, un participant que j’ai croisé lors d’un entrainement sur le parcours il y a un mois et avec qui j’avais fait 20km. Il a un objectif proche du mien et un rythme équivalent.
Côté fréquence cardiaque, je suis un peu au-dessus de la prévision. Pas tant que ça mais c’est au-dessus et c’est pas bien !!
Bizarrement, la FC augmente plus dans les descentes : j’avais déjà eu ça comme si le fait que ça tape un peu se répercutait sur la FC affichée, à raison ou à tort, je ne sais pas…ma mauvaise conscience me dis que c’est le cardio qui a peut-être une
faiblesse…
Toujours est-il que je suis à 5 pulsations de trop environ.

Rapidement, au bout de quelques kms, je me reconnais car il y a 2 semaines, j’ai fait le parcours en reconnaissance entre les km5 et 30.
C’est un peu euphorisant et ça attaque par une descente un peu technique ou je double quelques personnes. J’arrive rapidement au barrage de Thurins où un papy sort une truite au moment où je débouche de l’escalier.
Je passe au barrage en 54 minutes, là où mon roadbook prévoyais 58 minutes : c’est donc parti un peu plus vite que sur les bases prévues.
Je prends mon temps dans cette montée qui suit le barrage et la 1ère féminine, Carmen Hildebrand, ainsi que tous les  concurrents doublés dans la descente précédente me repassent.
ça fait 1h de course et je commence à trouver mon rythme, le cardio se stabilise dans la bonne fourchette.
Le diesel arrive à température et je commence même à avoir chaud car j’ai déjà bien transpiré : j’enlève mon sac et mon gilet sans manches pour ne garder que t-shirt et manchettes pour le reste de la montée.
J’ai un petit peu frais du fait de la transpiration mais mon t-shirt va sécher sans le gilet.
Je discute pas mal à ce moment, avec Michel qui m’a rattrapé en haut de la montée et qui fait avec moi le sentier en balcon qui contourne Thurins.
Je me sens bien et dans la descente suivante, un peu piégeuse, je lâche les 2-3 coureurs avec moi : et qui vois-je à l’horizon ?
Pierre, reconnaissable à ses bâtons style « paratonnerre » et qui descend mollo-polo.
J’hésite un court instant à lui adresser un petit signe et à continuer mais on arrive en bas, suit une nouvelle montée et un rapide coup d’oeil à ma montre me dit qu’on est au km12 et que le 1er ravito de Saint-laurent-de-vaux est donc dans 6km. Je décide donc de faire un bout de chemin en binôme.
C’est agréable de pouvoir discuter, le temps passe plus vite et on arrive en vue du ravito : je fais le plein des bidons, à peine la moitié à compléter pour chaque, je n’ai peut-être pas assez bu quand même. Je prends un peu de banane, du jambon et on repart.
J’avais prévu d’y passer en 2h15 et j’y suis en 2h05, j’ai donc maintenu ma vitesse un peu plus rapide que prévue.
Niveau cardio, ça gère pas trop mal, la moyenne est toujours plus haute que le maximum prévu mais tend à descendre car mon rythme a sensiblement baissé depuis que je suis avec Pierre.
Il y a un petit bout de descente à la sortie de Saint-laurent puis il y a après une montée très longue (par paliers quand même) jusqu’à rejoindre le GR des monts du lyonnais aux environs de 860m d’altitude, soit 440m de dénivelé.
Au début de la montée, je vois que je suis un peu plus rapide que Pierre et après avoir été quelques mètres devant lui en me retournant régulièrement, je lui dis que je pars devant pour être plus dans mon allure.
En regardant les photos de l’orga après coup, je pense qu’à ce moment, je suis vers la 50ème place.
Dans cette montée assez raide, je rattrape 4-5 personnes, et je discute avec Alexis, un gars de Chazelles qui m’emboite le pas en sortant d’un groupe de 3. Il découvre les 100km comme moi et on fait le reste de la montée en discutant matos, organisation aux ravitos, parcours, dénivelé…
Arrivé en haut, je me rends compte qu’on a un peu accéléré et qu’on va trop vite. Alexis lâche un peu sur le GR et je me
retrouve seul en direction de la croix de Pars. Il y a un point d’eau mais je ne m’arrête pas, j’ai encore largement de quoi faire.
25 minutes d’avance !!! Je commence à me demander quand je vais exploser car l’augmentation de l’avance est régulière et je ne suis pas complètement dans les clous.
Le peloton est maintenant bien étiré avec de moins en moins de points de mire mais je rattrape et double quelqu’un tous les 2-3 kms environ.
C’est d’ailleurs juste après en avoir doublé 2 d’un coup qu’en me retournant, je vois…le petit_merou qui me rattrape tranquillement. Je pense comprendre d’où il sort et il me le confirme : du bois.
Il s’est arrêté 15 minutes, ce qui m’a permis de le doubler : Je suis au 30ème km et c’est presque inquiétant d’être encore avec lui.
On attaque ensemble la montée vers la fromenterie, il tente une échappée à mi-pente, se ravise et attends la relance pour partir devant…Je ne le reverrai probablement pas.
4h de course, je passe alors quelques coups de fil à ma femme et à Patrice (le coach) pour faire un point route.
A patrice, j’annonce que je suis en avance et que j’ai « un peu » dépassé la prévision du cardio.
Je préviens aussi ma femme que j’aurai probablement 30 minutes d’avance, peut-être un poil plus, à mi-course et qu’il faut qu’elle prévoit de venir un peu plus tôt.
Je suis encore pas trop fatigué et je tiens un rythme tranquille…plus personne à l’horizon, petit_merou m’a bien lâché, j’ai fait une pause technique aussi en plus du ralentissement dû au téléphone, et derrière, c’est à 2-3 minutes.
Je me repère grâce au kilométrage du GPS et je sais que le ravito arrive dans les 2 prochains kilomètres.
Je profite de la montée longue qui précède pour préparer mes bidons :  je transvase le reste d’un des 2 dans l’autre et je mets un sachet de poudre dans celui qui est vide.
A la sortie d’un champ, après avoir traversé une haie, on découvre le ravito de duerne.
Suite à mon anticipation, je n’ai donc plus qu’à présenter mes bidons, me remplir la bouche et les mains avec de quoi manger et repartir.
Je reste 1 ou 2 minutes maximum à ce ravito (plus rapide encore que saint-laurent-de-vaux)et je repart devant 3-4 personnes arrivées avant moi.
J’ai même la surprise de voir petit_merou reparti finalement pas longtemps devant (mais il a eu une poche à eau à remplir).
J’accélère le pas en mangeant fromage et banane pour le rattraper.
Je fais juste un arrêt éclair auprès d’un bénévole à pour lui demander de me donner ma batterie de charge : j’ai prévu de charger ma montre avant la mi-course pour me débarrasser ensuite de l’accu dans mon sac qui est à Saint-symphorien.
Je rattrape ensuite petit_merou qui s’est en fait arrêté pour déboucher sa poche dans laquelle un grumeau de poudre s’est formé.
Je prends même un peu d’avance puis il fait la jonction vers le km 38.
Nous sommes partis pour 2 bonnes heures ensemble. Au début, on fait le yoyo sur 10-20m, chacun notre tour et puis on finit par être assez synchro et presque calquer notre allure.
C’est bien agréable de pouvoir avancer à 2, discuter et faire passer plus vite le chemin.
Mis à part 2 participants doublés au début de notre équipée, c’est ensuite le désert autour de nous.
Juste après les avoir doublé, au moment de traverser une route, un bénévole nous annonce nos places respectives d’après son comptage…24ème et 25ème qu’il nous dit !!!
Euh, on le croit moyennement, on pense plutôt être 15-20 places plus loin !!!
Ce qui m’embête le plus, c’est que le coach avait prévu que je fasse « pacman » en 2ème partie de course. Là, j’ai à peine dépassé le 1er tiers et y’aurait déjà plus grand monde à se mettre sous la dent.
Bon, on verra si c’est confirmé plus loin…
On se rapproche donc petit à petit de Saint-symphorien : je crois même qu’on y arrive alors que c’est apparemment Grézieu-le-marché, pas du tout du même côté du parcours.
Et puis, ce coup-ci, c’est le bon village que l’on voit. On sait que le contournement est long et n’étant pas dans le dur physiquement, y’a pas de problème pour faire le périph’ de quelques kilomètres.

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(Au fond, petit_merou m’a pris quelques mètres pendant que je téléphonais et entre nous 2, un concurrent cuit-carbonisé alors qu’il reste 50km)

ça n’est pas le cas d’un 1er concurrent qu’on rattrape juste avant de rentrer dans Saint-symphorien : il est un peu (complètement en fait) à l’agonie et m’avoue qu’il n’a jamais fait plus de 30 bornes !!! Pas sûr qu’il aille plus loin que la mi-course…

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(Saint-symphorien)

Puis dans Saint-symphorien, avant le ravitaillement, il y a 2-3km assez roulants ou c’est bien d’avoir la pêche pour courir.
C’est le cas pour moi, et pour petit_merou qui m’a lâché de 100-200m un peu plus tôt pendant que j’envoyais un texto en descente (!!) puis que j’appelais à nouveau ma femme pour savoir où elle en était.
En fait, elle est paumée dans le village, elle a trouvé un stade mais pas le bon et cherche sur un plan comment aller au bon.
ça commence à me stresser un peu car dans 10-15 minutes, j’arrive au ravitaillement et si j’ai prévu un arrêt un peu plus long, 10-15 minutes ça passe vite.
J’arrive en vue de la salle et je scrute sur le parking mais je ne vois pas la voiture…je contourne le terrain de foot, toujours pas…je monte les marches d’accès à la salle et là, top synchro, je vois la voiture qui déboule à l’entrée du stade !!!
Je fais des grands signes et c’est bon, elle m’a vu…ce coup de speed !! c’était le seul endroit où la famille venait me voir donc ça aurait été dommage de faire la route pour me rater…déjà que pour 10-15 minutes, c’est pas cher payé.
Toujours est-il que c’est bon, ils sont là.
Je retrouve aussi le « petit_merou » qui fait sa « mue ».
J’aurais pensé qu’il y avait un pointage à mi-course mais non…pas grave, ça ne change pas grand chose.
Comme prévu, je change donc t-shirt, chaussettes, chaussures…

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…je fais le plein des bidons puis sort un petit sac en plastique pour remplir de provisions.

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On fait quelques photos, on discute un peu et c’est déjà le moment de repartir…ça passe vite.

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40 minutes de trajet pour me voir pas trop causant 15 minutes, c’est vrai que ça n’est pas très motivant…les enfants ne le sont d’ailleurs pas trop, motivés !!!
Je repars donc tout seul 2 minutes derrière petit_merou que je vois au loin.
Après avoir à nouveau dépassé un concurrent doublé avant le ravito, je m’attends à être seul un long moment.
J’en profite pour manger un peu en attaquant la longue montée qui m’attends jusqu’aux loives, point culminant de la course à 910m.
C’est le moment que je choisis aussi(et que j’avais prévu en début de course) pour sortir mes bâtons, sachant que ma vitesse va un peu baisser et que cette 2ème partie du parcours est au moins aussi accidentée que la 1ère.
Ces 47 derniers kilomètres, je les avais fait l’année dernière en off avec Patrice et je m’en souviens très bien…je n’aurais
presque pas besoin de balisage (qui est excellent d’ailleurs).
Pour passer le temps, je fais aussi des pointages avec petit_merou que j’ai toujours en point de mire pas longtemps avant le ravito du grand mazel…je suis pendant un bon moment entre 1’30 et 2’30.
Arrive donc le km 68 et l’arrêt au ravito : je suis persuadé qu’une nouvelle fois, je vais retrouver le petit_merou mais surprise, il n’est pas là. Je me dis qu’il a dû zapper ce ravito (apparemment, il est resté quelques minutes donc j’ai dû le rater de peu).
Je fais le plein de boisson, sirop de menthe d’un côté et mélange coca/eau de l’autre, je mange 2-3 morceaux de banane et je repars en doublant encore 2-3 personnes qui s’éternisent et juste derrière 2 autres.
C’est bon, j’ai mon challenge pour la suite : je pense pouvoir les doubler rapidement vu que je les ai déjà rattrapé…mais après quelques centaines de mètres, je vois bien que je ne suis pas à 100% et le cardio commence à ne plus monter comme il devrait…je lève un peu le pied et essaye de les garder en point de mire mais je me retrouve vite seul à nouveau.
Je rattrape quand même quelqu’un qui marche…il est au téléphone et je pense qu’il est peut-être blessé mais a priori non. Il reprend la course une fois raccroché et me double et prend même un peu d’avance.
C’est à ce moment qu’on rattrape le tracé de la saintélyon après une traversée de bois qui débouche un peu avant le camping de Sainte-catherine.
D’un côté, c’est sympa de retrouver ce chemin connu mais d’un autre, je sais que ça n’est pas pour longtemps car moins d’un km plus loin, on bifurque à droite pour faire une boucle terrible au lieu de descendre sur Sainte-catherine directement.
Je double à nouveau mon compagnon inconnu alors qu’il enlève un caillou de sa chaussure et j’attaque la longue descente. Il m’emboite le pas, fais semblant d’aller plus vite que moi mais ne souhaite finalement pas me doubler.
En fait, il avance vraiment par à-coups : par moment, il est 50 ou 100m derrière moi et puis d’un coup, il recolle.
Pourtant, j’ai un rythme laborieux et pas trop rapide depuis le grand mazel.
On discute un peu quand même, mais pas longtemps : sur le plat au fond du trou, juste avant le début de la difficile montée vers Sainte-catherine, il disparait d’un coup de mon rétroviseur.
Je retrouve d’ailleurs un peu de peps et termine la montée sur un bon rythme.
Au ravito, je retrouve mes 2 lièvres du ravito précédent qui repartent quand j’arrive. Derrière moi, Alexis arrive ainsi qu’un autre concurrent.
On m’annonce 16ème…euh…ça semble confirmer le pointage du km40 !!!
J’ai d’ailleurs 1h20 d’avance sur mon plan de route…est-ce que ça va durer ??
Je repars 50 mètres devant Alexis…j’hésite à l’attendre mais je sens que je vais mieux et je me dis que s’il m’a rattrapé avant le ravito, il va combler le trou rapidement.
Mais je retrouve vraiment de l’allant et un peu dopé par le parcours de la saintélyon qui m’attend sur quelques kilomètres, j’accélère en vue de la bullière…j’atteins bien le 11-12km/h sur quelques 100aines de mètres !!!
Je lâche donc à nouveau Alexis et je rattrape puis « dépose » un de mes 2 lièvres depuis le km68 qui semble un peu marqué.
C’est le moment tant attendu de la descente du bois d’arfeuille. Peut-être que je vais pouvoir la refaire comme lors d’un off de l’automne dernier en prépa saintélyon où avec elcap entre autres, on l’avait descendue à fond dans des conditions sèches idéales.
Le début est effectivement bien sec, le passage de « la dalle » en pierre peu se faire à un bon rythme.
Mais c’est tout : derrière, c’est finalement pire que début décembre avec un ruisseaux au milieu de la descente et un bourbier de chaque côté. J’ai moyen envie de pourrir mes pieds et mes chaussures donc je ralentis et je cherche la trajectoire la moins pire.
J’arrive ensuite à la route où début décembre, on tourne à droite vers le ravitaillement de Saint-genoux : là, c’est tout droit.
Je double de temps en temps un concurrent de fin de peloton en pensant que je vais super vite alors que ce sont des participants qui galèrent un peu.
Au gré de quelques lignes droites, je vois que je n’arrive pas à faire un écart important avec Alexis et l’autre concurrent.
J’ai encore le 2ème lièvre devant mais je peine vraiment à le rattraper. C’est vraiment très lent comme rattrapage et je n’ai plus la pêche d’après Sainte-catherine.
Le temps passe finalement assez vite à regarder devant et derrière, contrairement à ce que j’aurais pensé, et j’arrive en vue du dernier ravitaillement, aux templiers.

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J’ai 1h36 d’avance, encore 15 minutes de gagnées depuis Sainte-catherine…je baisse de rythme mais moins que prévu finalement.
Il reste 10km après et je commence à tirer dur, pas vraiment physiquement car je n’ai mal nulle part, et je n’ai pas de crampe.
Mais je sens bien que les réserves d’énergie sont à la limite et que je suis à 2 doigts de vraiment sombrer.
C’est alors le regroupement devant les tables du ravito.
Alexis est remonté comme une pendule, sa famille est encore là, pour peut-être la 20ème fois depuis le départ !!
Il fait le plein hyper vite et repart à fond sous les encouragements.
Je me dépêche aussi du coup et part juste devant mes 2 lièvres qui semblent bien fatigués comme moi.
La montée n’est pas finie après le ravito et je suis un peu résigné quand je vois le trou fait par Alexis…il a bien joué le coup mais peut-être va-t-il le payer ?
Je m’attache en tous cas à ne pas me faire rattraper par mes poursuivants car c’est important que je garde une motivation pour  maintenir un rythme correct.
Je décide même de me mettre un peu au-dessus d’un rythme raisonnable pour qu’ils m’aient le moins possible en visibilité et éventuellement pour garder une chance de revoir Alexis.
Les écarts se creuses et je passe devant un bénévole qui annonce les 6 derniers kilomètres.
J’appelle tout de suite ma femme car il faut à nouveau qu’elle se dépêche si elle veut être là pour l’arrivée !!!
J’avais prévu 21h à la base puis 20h après la mi-course et là, je vais peut-être finir vers 19h30 !!!
Je double quelques groupes de concurrents du 47km, commence à voir Saint-martin mais le tracé part presque à l’opposé…difficile…

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Et c’est là que je paye mon accélération post-ravito avec un nouveau beau coup de mou…C’est aussi là que j’ai l’heureuse surprise de voir Laurent, Jean-phi et Philippe arriver à ma rencontre !!! Je ne m’y attendais pas quand j’ai échangé quelques textos avec Laurent pour lui donner ma position et mon heure probable d’arrivée.
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Il reste moins de 3km mais l’arrivée parait loin encore.
Du coup, carrément dans le dur, je n’avance plus et je ne parle pas beaucoup…après coup, je trouve que j’ai quand même l’air pas trop mal.
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Derrière, ça revient, même si Laurent essaye de me rassurer en même disant que ce sont des concurrents du 47km.
Laurent et Jean-phi partent devant pour me prendre en photo à l’arrivée et Philippe reste avec moi : je reconnais à ce moment la fin du parcours et j’ai un regain d’énergie, je termine même à un bon rythme sur les 500 derniers mètres.

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Ma femme et mes enfants sont là, à l’entrée de la salle, tout juste arrivés avant moi.
J’ai quand même la banane en rentrant dans la salle car je sais que j’ai fait une belle course.

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Je franchis donc l’arche d’arrivée en un peu plus de 13h09 bien en dessous de mon plan de route en 15h !!!

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J’espèrais quand même pouvoir faire 14h30 voire 14h15 dans un bon jour mais pour le coup, c’est quand même un sacré temps pour moi.

Je pose pour les quelques photos, je répond longuement au préposé d’ATOS au micro (l’organisateur)…

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je discute un peu avec mes pacers des derniers km avant qu’ils ne repartent à la rencontre de Pierre.
J’aperçois petit_merou qui navigue autour des tables : il ne finit qu’un 10aine de minutes devant moi finalement en 12h58 et des poussières. C’est un relativement bon repère sur le parcours et les conditions de cette année car il fait le même temps que l’année dernière.

Après ce petit 1/4h encore un peu sur les nerfs de l’arrivée, comme souvent, je m’effondre un peu, atteint par la décompression, l’hypoglycémie latente depuis les 30-40 derniers kilomètres et une petite déshydratation légitime après une journée d’effort.
Il faudrait que j’avale quelque chose mais je n’arrive pas à me forcer, du coup, j’attends…ma femme attends…mes enfants attendent…
Je décide d’aller me réchauffer à la douche et de me rhabiller avec les 3 polaires que j’avais prévues (je commence à me
connaitre !!!)
Et je reviens m’assoir dans la salle et j’attends que l’appétit vienne…
Mais j’abandonne et on décide de partir, je reviendrai chercher la voiture demain en venant assister au podium et au pot offert par l’organisation.
Arrivé chez moi, je fais une « sieste » de 2h et vers 22h30, j’ai retrouvé la forme mais c’est l’heure de dormir donc j’enchaine sur la nuit.
De retour à Saint-Martin-en-haut le lendemain à 11h, on assiste à une cérémonie simple et conviviale avec les bénévoles
nombreux un petit contingent de participants.
On peut refaire un peut la course, échanger avec d’autres participants : c’est très sympa.

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Au bilan, je suis vraiment content d’être venu sur cette course.
C’est quand même un privilège d’avoir un ultra de plus de 100km à peine à 20 minutes de la maison et ça aurait été dommage de ne pas le découvrir.
Au-delà de la distance, l’organisation est sans faille, le parcours excellemment balisé est très joli et pas si facile que ça.
On pourrait regretter d’être moins de 100 au départ mais c’est aussi ce qui fait le charme de cette course…allez, 150 ou 200 maxi, ça pourrait récompenser les organisateurs de leurs efforts.
Personnellement, je suis vraiment satisfait de ma course et ça, grâce à ma préparation (merci coach).
Je pense que j’ai aussi géré au mieux la distance avec mes capacités : Alexis qui termine juste devant fait le marathon en à peine plus de 3h, petit_merou encore un peu devant est vraiment plus rapide que moi à la base…
Le point principal sur lequel je dois vraiment m’améliorer sur ce type de course, c’est l’alimentation. Là, c’est passé mais j’ai quand même joué avec l’hypoglycémie sur les 35 derniers kilomètres : un peu au-dessus de la limite et ça allait mieux quelques minutes puis juste en-dessous et c’était difficile un bon moment. Heureusement, j’ai réussi à rester autour de cette limite mais ça aurait été judicieux de prendre un peu de marge pour être plus serein et performant.
Je pense que le choix des bidons est le bon mais il faut que je trouve des aliments qui me plaisent et que je mangerai facilement  tout au long de la course.
Je vais peut-être introduire à mi-course un sandwich jambon-beurre-fromage pour changer des pâtes de fruit, bananes et autres  classiques ou carrément emmener quelques mini-sandwiches pour alterner pendant la course.
Il faut que je réfléchisse au sujet et que je le mette en tête de liste car l’alimentation, c’est la base de l’ultra…on en revient toujours au même sujet !!!

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16 réponses à “Ultra des coursières 2013 : Comment je suis devenu « centbornard »

  1. Encore bravo pour ta course, je ne suis pas surpris, j’avais dit à Laurent que tu serais plus près des 13h que des 15h prévus

  2. Tu as mi plus de temps à écrire ce Cr que de courir cette belle course.
    Superbe gestion de course, une maîtrise totale. Tu commences à bien te connaître. Bienvenue dans le monde des cents bornards. Bonne route…………….

  3. Vraiment très enrichissant ton récit Fabien, on y apprend un tas de choses qui vont certainement pouvoir m’aider dans mes prochains défis.
    Encore un grand BRAVO à toi, on sent que tu t’es éclaté dans ta course et que tu maîtrises de mieux en mieux les longues distances. Quelle belle perf, je suis admiratif !
    Concernant ton passage de la poche à eau aux bidons, je te rejoins, je compte également changer mais j’hésite encore sur le sac à utiliser !
    Bonne continuation à toi et à bientôt dans le Beaufortain ou une belle performance t’attend !!!

    • merci pour ton commentaire !!
      je ne m’emballe pas et je vais juste essayer de reproduire une bonne gestion sur plus de 20h…
      sinon, il y a de plus en plus de sac adaptés pour les bidons depuis 1 an ou 2 mais il faut vraiment bien tester pour le ballotement.
      par exemple le salomon XA20 que j’avais sur l’UTB l’année dernière a un porte-bidon de bretelle mais impossible de courir avec sans que ça bouge dans tous les sens.

  4. Super CR et superbe course. C’était un plaisir de te retrouver à quelques kms seulement. Heuruesement que l’on a anticipé un peu sinon, c’était une bière à la main que nous t’aurions retrouvé !
    Tu as franchi plus qu’un palier, c’est un étage tout entier ! Bravo pour ta course, tu as assuré de main de maître ! Je ne sais pas qui est ton coach mais il faut que je me renseigne auprès de lui si je veux arriver à faire aussi bien que toi un jour ! ^^
    Pour le sac,tu viens d’achever de me convaincre qu’il me faut un olmo, donc merci !A bientôt !

    • merci à toi d’être venu à ma rencontre.
      pour le sac, il faut tester d’autant plus qu’un nouveau est sorti mais c’est vrai que ça n’est pas un hasard s’il est resté inchangé tant d’années

  5. Merci pour ce superbe CR.
    Pour moi, cette course est une arlésienne malgré une inscription tous les ans, il y a toujours une raison pour ne pas prendre le départ !!!!! Trop tôt dans la saison peut-être. mais ton CR m’a d’un coup rebooster. Je suis de Saint Didier et je ne manquerai pas de te contacter pour préparer avec toi la prochaine édition ?

  6. Bravo pour ce récit si passionnant !!
    ET félicitations pour ta course !! Sans le soutien de mon fan club…
    t’ aurais terminé devant moi !! signé Alexis !!

    • hé !! salut !!
      c’est vrai que ton fan club a été très présent…un ultra pour eux aussi !!
      tu as bien joué le coup au dernier ravito en repartant à 100 à l’heure…
      En tous cas, j’imagine que tu es satisfait de ta course ?

  7. C’est clair que cette course sera gravée dans ma mémoire !!! Trop d’émotions …. !!! A bientôt de se retrouver au détour d’un chemin … et merci de nous faire partager tout çà.

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